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le cloître des jacobins |
L´église et le couvent des jacobins
L´ordre des frères prêcheurs a été crée l´an 1216 à Toulouse par saint Dominique de Caleruega pour prêcher
l´évangile face aux dissidents cathares et vaudois. L´institution fut officiellement reconnue la même année par
le concile de Latran. L´implantation définitive du couvent fut précédé par deux autres dans un temps relativement
court : ce fut le 1er en 1215, la maison de Pierre Seilan, voisine du château Narbonnais, la 2è de 1216 à 1229,
le prieuré saint romain dans la rue St Rome. La troisième implantation , le couvent des jacobins 1230-1790 est
considéré comme la maison mère de l´ordre des Dominicains.
Actuellement, le couvent avec sa communauté se situent au sud de Toulouse, avenue Lacordaire, quartier
de Rangueil
Le surnom de jacobins , donné aux anciens couvents dominicains français , à pour origine le vocable
saint jacques du couvent de Paris.L´église des jacobins de Toulouse a l´honneur d´abriter la sépulture de saint thomas d´Aquin.
La construction de l´église :
en règle générale, la fonction de la parole a marqué » fortement le caractère architectural des premières
églises dominicaines où la règle de l´Ordre imposait la simplicité et la discrétion. Dans ces édifices,
on rencontre parfois la surprenante disposition de la double nef. Ce choix correspond à un double objet :
-1er/ réserver aux religieux l´espace nécessaire pour chanter en chœur l´office canonial et célébrer la messe conventuelle d´une part
-2/ permettre le rassemblement des fidèles dans un lieu différent pour chanter en choeur l´office canonila et célébrer la messe conventuelle d´une part
A Toulouse, la première impression laisserait penser que l´ouvrage de l´église, régulier dans son plan,
majestueux dans ses lignes et ses structures aurait été réalisé d´une seule venue , dans un bref délai.
Malgré les apparences , l´étude approfondie de l´édifice révèle l´existence de changement divers, intervenus
à partir d´un bâtiment primitif, échelonnés sur l´intervalle de plus d´un siècle (1230-1340). Commencé en 1230,
cet édifice servit le 5 août 1234 pour la première fête célébrée en l´honneur de saint Dominique nouvellement
canonisé. Cette église (45 m x 22 m x 13 m ), au plan rectangulaire était déjà divisée en 2 nefs d´inégale
largeur par une rangée de 5 piliers , l´ensemble recouvert par une charpente. Le mur occidental orné
d´un portail de type roman tardif aux chapiteaux de pierre sculptée dans le goût du premier style gothique
est le seul reste notable de cette construction initiale.
Entre 1245 et 1252, un vaste chœur polygonal à deux travées , entouré par onze chapelles vint
s´ajouter à l´édifice rectangulaire. Cette notable extension permit de recevoir un large auditoire. Cependant
les restrictions concernant la hauteur des bâtiments imposées par les premières constitutions de l´Ordre allaient
désormais à l´encontre de l´esthétique. Dans ses nouvelles dimensions (75 m x 20 m x 13 m), l´église des frères
pêcheurs de Toulouse devait ressembler à un vaste entrepôt.
Afin de remédier à cette inélégance, l´edifice charpenté devait faire place, quelques années plus tard
à une nouvelle construction voutée atteignant la hauteur de 28 m
En reprenant alors la disposition originelle des deux nefs, un maître d´œuvre eut l´audace de dresser sur
l´ancien choeur polygonal un nouvel ouvrage correspondant à l´étage actuel des grandes fenêtres. Le trait de
génie est la mise en place de la grande voûte étoilée reposant sur la première colonne. L´achèvement des
travaux fut marquée le 2 février 1292 par une célébration solennelle présidée par dom Bertrand de Montaigut
abbé de Moissac. Les étages du clocher dominés par une flèche et la grande cloche de l´université étaient
en place en 1298. Donc au début du XIVème siècle, l´assemblage de la double nef primitive, basse et charpentée
et du haut et majestueux chevet vouté devait produire le même désaccord que l´on observe aujourd´hui à la
cathédrale Saint-Etienne de Toulouse.
Par la suite, une très grande contribution financière du cardinal dominical Guillaume Pierre-Godin permit
dès 1324, de rebâtir toute l´ancienne église dans le style et la même élévation du chevet. L´achèvement global
des travaux se situe à la fin de la première moitié du XIVème siècle , la dernière chapelle de la nef fut
édifiée en 1390.
Désormais les frères Prêcheurs de Toulouse pouvaient songer à la dédicace de l´ église, mais la
translation des reliques de saint thomas d´Aquin survenue en 1369 retarda la date de la cérémonie qui eut
lieu le 22 octobre 1385. Elle fut alors consacrée à l´honneur de saint thomas d´Aquin . Pendant la période
comprise entre ces deux dates, religieux et laïcs s´employèrent à parachever l´edifice en édifiant le
tabernacle destiné à abriter les reliques du saint docteur à l´arrière de l´autel majeur.
Les siècles suivants laissèrent leur trace dans des modifications de détail. En 1520, cinq chapelles
placées autour du chevet furent agrandies, l´une d´entre elles, la chapelle du rosaire se retrouva entièrement
rebâtie en 1609. un superbe monument de pierre et de marbre élaboré entre 1623 et 1627 remplaça le premier
tabernacle des reliques pour abriter une nouvelle chasse des reliques de saint thomas. L´inauguration du monument
s´effectua le jour de pentecote 1628, sous la présidence de charles de Montchal élu récemment archevêque de
toulouse. Pour la circonstance, le chapitre général des freres précheurs s´assembla pour la septième fois dans
le couvent de cette ville.
Après cinq siècles et demi de présence dominicaine, la révolution de 1789 ferma le couvent ; il comprenait
encore un effectif de trente frères.
L´eglise fut alors érigée en église paroissiale au titre de saint-Thomas d´Aquin pour les habitants
de la paroisse saint-Pierre des cuisines privés depuis 1740 de leur ancienne église. En 1792, les reliques
de saint-thomas furent transférées çà l´eglise de saint-Sernin.
Entre 1812 et 1865, une réquisition militaire de l´ensemble de l´ancien couvent fut la cause de
regrettable mutilations par l´ aménagement des bâtiments.
Grace à l´action de Prosper Mérimée, du comte de Montalembert et de Viollet-le-Duc, l´ensemble fut libéré en 1865.
L´eglise se trouva officiellement reconciliée par la cérémonie du 8 juin 1873.
Alors se posa le délicat problème de la restauration du monument qui fut confié au service des monuments
Historiques.
Cent ans ont été nécessaires pour accomplir ce travail minutieux mené à bien grâce aux participations
financières de la ville de Toulouse et de l´Etat. L´achèvement des travaux a été marqué par une cérémonie
présidée le 20 octobre 1974 par le secrétaire d´Etat à la culture, au cours de laquelle le maire de Toulouse
a remis les clefs de l´eglise à l´archevêque du diocèse.
A l´occasion des fêtes marquant le septième centenaire de la mort de saint thomas d´aquin, les reliques
du docteur Angélique dont Toulouse a la garde depuis le milieu du XIVème siècle ont été ramenées de saint-Sernin
à l´eglise des jacobins. Enfin, le 22 octobre 1974, ces mêmes reliques ont pris place sous la table de l´autel
majeur, consacré par le cardinal Jean Guyot archevêque de Toulouse.
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