Un réseau d'hôpitaux
Suite à l'itinitiative du légendaire Gaston IV et de son épouse l'Aragonaise Talesa ,
le chemin de Saint Jacques , à son passage par le béarn, fut équipé d'hopitaux et de maisons d'accueil ,
qui , dans leur majorité, dépendirent de Santa Cristina.
Mise à part le siège épiscopal d'AUCH, le premier hôpital propre de la maison du Somport
était celui de Lembeye, situé dans les premiers contreforts du piémont, et antichambre
de Morlaas, la petite capitale du vicomté.
Le chemin atteignait ensuite Lescar, où Gaston IV fonda un autre hôpital
de pèlerins sous la direction des chanoines de la cathédrale.
Peu après, en remontant le Gave de Pau, le pèlerin trouvait l' hôpital
d'Aubertin, fondation des vicomtes et dépendant également de Santa Cristina
,célèbre pour avoir accueilli de nombreux Chapitres généraux de l'Ordre.
Puis, on arrivait à Oloron, la population repeuplée
en 1088 avec des personnes provenant de Canfranc et où Santa Cristina possédait
des intérêts economiques.
Depuis Oloron, si le pèlerin décidait de gravir par la vallée d'Aspe
le chemin du Somport, à son entrée il trouvait un autre hôpital dépendant,
celui de Saint-Christau, voisin avec celui de Lurbe. Un peu au-dessus , le camino
passait au célèbre sanctuaire marial de Sarrance, objet de nombreux pèlerinages,
où il y avait un couvent et une hotellerie à la charge de l'ordre des chanoines prémontrés.
À la hauteur de Bedous, la route atteint la partie supérieure de la vallée,
précisemment où, de part sa proximité, Santa Cristina avait de nombreux biens et des revenus
à Cette, Etsaut et Urdos. Cette localité passée, la dernière de la vallée, la route s'élève
résolument vers le port et au haut du dernier et raide ressaut, dans un site stratégique,
territoire encore Bearnais, se trouvait l'Hôpital de Peyranère .
Un peu au-dessus , on franchissait le port du Somport (1632m d'altitude),
puis on atteignait l'hôpital de Santa Cristina lui-même.
La route de la vallée d'Ossau.
Mais le chemin de la vallée d'Aspe, bien qu'il soit le plus important, n'etait pas le seul
chemin utilisé par les pèlerins pour entrer en Aragon. Depuis Morlas et passant par Nay, où
se trouvait des biens de Santa Cristina, une route, quelque peu plus direct
bien que plus âpre remontait la vallée d'Ossau.
Sur ce chemin, dans sa partie en vallée, les vicomtes fondèrent Mifaget ,
appartenant à Santa Cristina, dont il nous reste aujourd'hui sa crypte romane.
Et, au pied des ports , à la confluence des ruisseaux de Brousset et de Bious,
à 1067 m d'altitude, ils établirent l'hopital de Gabas , d'où, si on était en été,
les pèlerins pouvait rejoindre Santa Cristina en remontant péniblement le col des Moines 2168 m,
par un sentier dangereux et plein de neige pendant une grande partie de l'année.
De Gabas, ils avaient une autre alternative, plus facile pour passer en Espagne,
soit par le port de Peyralun (1849 m) ou celui du Portalet (1794m) qui allongeait le trajet,
mais dont la montée était plus douce depuis la France. Ces deux passages
arrivaient à l'hôpital de Secotor, dépendant de Santa Cristina , dans les prairies de Formigal.
Le pèlerin redescendait par la vallée de Tena , à nouveau en zone dépeuplée et problématique,
A l'étroit de Sainte-Hélène, les pèlerins trouvaient un nouvel hôpital stratégiquement situé ,
celui de San martin de la Closura. Par Biescas et Larrès, ils arrivaient à JACA pour continuer
vers Compostelle.
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