SARRANCEQuittant Oloron, le pèlerin s'approche des Pyrénées qui lui font face. Il remonte le cours d'eau de du gave d'ASPE,et à partir de LURBE ST CHRISTAU, aborde la montagne. La vallée se dessine devant lui, se retrécissant de plus en plus. Juste avant escot, le ruisseau Arrectou délimite la frontière Aval de la Vallée d'ASPE ( à partir de laquelle s'appliquait les Fors d'ASPE). C'est au sud d'ESCOT, qu'il traverse par un défilé , un premier verrou, qui lui donne accès à un petit élargissement de la vallée, coincé entre les crêtes du Pic de la Hêche Lestrez au sud-Est, celles du pic Roumendares, au sud Est, et les crêtes du Soum de Souturou à l'Ouest, du Trone du Roi et de Saraille à l'Ouest. C'est là qu'il découvre SARRANCE, un petit village blotti autour d'un monastère,ou plus exactement du sanctuaire de SARRANCE dédié à Notre-Dame de SARRANCE. Ce petit village Sarrance s'est développé de part et d'autres de l'étroite rue du Haut, bordée de maisons béarnaises des XVII et XVIIIème siècle, menant à la place de l'église. Le lavoir, la fontaine, le monastère et son église forment un bel ensemble architectural. Le village est confiné sur la ruve gauche du gave, mais sa superficie (4 675 ha dont 1 585 de bois) occupe les 2 vallons situés à l'EST du bourg ( Bois de Gey et Bois d'Aran). Comme tous les villages de la vallée d'ASPe, il a été fortement touché par l'exode rural et la dépopulation des campagnes. On lui attribue actuellement 230 habitants . On pourra constater l'inexorable diminution de ses habitants puisqu'on qu'on est passé de 1108 ha en 1793, 1271 en 1841,1008 en 1866, 722 en 1901, 602 en 1931, 429 en 1962, 229 en 1990 et aux environs de 230 de nos jours. Le toponyme Sarrance apparaît sous les formes Sarrancia (Oratorium Beatæ de Sarrancia, 1345, titres de Béarn), Sarransce et Nostre-Done de Sarranse (1396 et 1450, notaires de Lucq-de-Béarn). L'origine du nom, selon les auteurs , provient - soit du latin médiéval serrare (fermer) et signifie fermeture, rétrécissement - soit serait d'origine vasconne et signifierait vallée boisée. On y retrouve en effet une composante très typique des noms de la chaine pyrénéenne que l'on retrouve dans le Val d'Aran, le bourg de Sarrancolin (en vallée d'Aure), Arhansus en Pays Basque . le village s'est développé sur un lieu de pèlerinage marial depuis le milieu du XIVème siècle. |
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Dans la chapelle, de part et d'autre d'un autel dédié à la Vierge Noire de Sarrance, un panneau montre le taureau, son propriétaire , le gave tandis que le second représente le pêcheur et ses truites. D'autres panneaux ont été placés dans la chapelle des luminaires. Le berger à genoux, son bonnet sous le bras, vénère la statue. Son costume est celui du montagnard de la vallée d'Aspe, au XVIIIeme siècle : veste de bure, culottes grises, guêtres tricotées et sabots à bout recourbé. Un autre panneau représente le pêcheur de truites témoin de la découverte. la Vierge de SARRANCE sera honorée très tot. Dans tout le Béarn, on chante une chanson (en Béarnais) qui lui est dédiée : Bièrye de Sarrance |
Visite du Sanctuaire Notre Dame de SARRANCE
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Le CANTIQUE DE NOTRE-DAME DE SARRANCE
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Le CANTIQUE DE NOTRE-DAME DE SARRANCE Vous qu´étreint la souffrance, Chrétiens, unissez-vous. Ce chant sera si doux, Ô Vierge de Sarrance, Si vous priez pour nous ! étoile de Sarrance, Conduisez les pasteurs, Illuminez leurs coeurs, Quand la brume s´avance En noyant les hauteurs ! Lune du pays d´Aspe, Arc, lancez-nous l´Amour Plus beau que n´est le jour ! Nef d´argent et de jaspe, Des nuits faites le tour ! Soleil de Dieu, beau globe : Que du matin au soir Vos rayons fassent voir, Au bas de votre robe, Les sommets de l´Espoir ! Neige tellement pure Que nous baissons les yeux Quand vous tombez des cieux : Jetez sur nos souillures Votre voile pieux ! Cascade qui s´élance Blanche comme le sel Et peinte avec le ciel, Comme du coup de lance L´eau du Verbe éternel ! Blé des terres fertiles Dont s´est nourri Celui Qui notre âme nourrit Et qui dans l´évangile Donne un Pain infini ! Vigne où se désaltère Jésus à votre sein Avant qu´il fit le Vin Qui n´est pas de la terre Et fait germer les saints ! Sentier de la montagne Qui grimpez entre buis, Oeillets, roses et lys : Que le haut Ciel ils gagnent Ceux qui vous ont suivi ! |
FRANCIS JAMMES (1868-1938) Il naquit à Tournay dans les Hautes-Pyrénées le 2 décembre 1868. Puis, lorsque son père fut nommé receveur de l'enregistrement à Saint-Palais, il s'y installat (1876). Entre 1880 et 1888 , il effectua ses études primaires et secondaires à PAU puis à Bordeaux , et déjà écrivit ses premiers poèmes . Après le décès de son père, sa mère, francis et sa soeur Marguerite s'installèrent à ORTHEZ. c'est là qu'il obtiendra un emploi de clerc de notaire et y vivra près de 30 ans. En 1897, il s'installe à la Maison Chrestia En 1907 , il se mariage, le 8 octobre, avec Ginette Gœdorp et s'installe à la Maison Major, Chemin La Peyrère. De leur union, naitront 7 enfants. En 1921 , à la suite d'un héritage, il s'installera à Hasparren ( à la maison Eyhartzea) où il rédigea ses Mémoires . Il y décèda à la Toussaint 1938. FRANCIS JAMMES était un poete. il lui doit une multitude de poemes et de manuscrits. Dès son jeune age il écrivait, et cette passion ne le quittera jamais. C'est le premier livre intitulé De l'angélus de l'aube à l'angélus du soir qui marquera en 1898 la pleine maturité du poète. il s'affirmera comme un grand poete catholique , ecrira entre autres, le cantique de LOURDES, et le cantique de SARRANCE. Son style était simple et transparent. Il a souvent utilisé le vers libre sans souci de forme pour développer les thèmes de prédilection de sa poésie : la nature, l´enfance, les jeunes filles, l´exotisme, la mort. On notera une amitié avec Paul Claudel . Il laisse derrière lui l'image d' une sorte de patriarche rustique,à l' « Ame très simple et très compliquée ». Il échangera de la correspondance avec ses contemporains tels Colette et André Gide. |
SARRANCE, une etape sur le chemin de saint jacquesun pèlerin Irlandais - octobre 2007
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